Chute des ventes de logements anciens
L’immobilier retombe à des niveaux qui n’avaient plus été atteint depuis une quinzaine d’années. Simple tour d’air ou tendance lourde ?
Les ventes de logements anciens ont chuté plus que prévu aux Etats-Unis en juillet, tombant à leur plus bas niveau depuis 1995 selon des chiffres publiés par l’Association nationale des agents immobiliers (NAR). La NAR a estimé le volume du marché à 3,83 millions de transactions en rythme annuel, soit 27% de moins que le mois précédent. Les analyses tablaient sur 4,72 millions. Cela fait retomber l’immobilier à des niveaux qu’il n’avait pas connu depuis une quinzaine d’années.
Depuis 1996, le total annuel des ventes dans l’ancien a toujours été supérieur à 4 millions. Le marché immobilier américai a perdu le soutien d’un crédit d’impôt accordé sous certaines conditions aux acheteurs d’un logement. Pour en bénéficier, ils devaient avoir signé une promesse de vente avant le 30 avril et clore la transaction avant le 30 septembre.
Les ménages se sont logiquement précipités sur le marché avant la date-limite. On pourrait évoquer une « dépression post-crédit d’impôt« .
En juillet, les accédants à la propriété, premiers concernés par ce dispositif fiscal, représentaient 38% des acheteurs, contre 43% en juin. La NAR a vu une lueur d’espoir dans la stabilisation des prix. En juillet, le prix médian d’un logement ancien était à 182 600 dollars, pratiquement identique (+0,7%) à celui de juillet 2009. C’est grâce au crédit d’impôt que la valeur des logements a été stable ces 18 derniers mois, malgré des suppressions d’emplois élevés. Nous relevons aussi que les taux d’intérêts sont au plus bas depuis au moins quarante ans.
Les analystes étaient divisés pour savoir si la chute des ventes était durable ou exceptionnelle, et estimaient qu’il faudrait attendre plusieurs mois avant de poser un diagnostic sur l’état du secteur. On ne sait pas clairement si le marché immobilier est tombé dans un immense trou ou s’il est écrasé. Sur l’ensemble de l’année, la NAR table sur des ventes supérieures à 5 millions, à peu près stables par rapport aux 5,16 millions de 2009. L’ancien représente aujourd’hui 90 à 95% du marché immobilier américain.